mardi 26.09 | mercredi 27.09
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En 2023, ne peut-on évaluer le futur que sous la forme désespérée et dystopique du pire des mondes possibles ? Guerre impérialiste du président W. Poutine en Ukraine, militarisme qui enfle journellement, surchauffe climatique où se nouent d’innombrables tragédies : tout pèse sur l’avenir. Tout semble le ramener au mal. Le monde de demain – celui de nos enfants, celui où les glaciers ancestraux de l’Himalaya ne seront que des vestiges, celui de l’illibéralisme et du populisme autoritaires, celui où des hordes de déracinés sans espoir affronteront le struggle for life des nantis – est empli d’incertitudes sociales, géopolitiques et écologiques.
Fidèles à l’humanisme critique où s’enracinent les Rencontres internationales de Genève, nous devons pourtant formuler des espérances de transition pour le meilleur des mondes possibles. Tirons des salves d’espoir pour raviver le goût des Lumières.
Comment renouer avec le paradigme, voire le récit décrié, de l’« histoire-progrès » ? Ce concept est-il encore acceptable ? Quels sont les termes du nouveau contrat social en démocratie ? Comment ne pas désenchanter les générations montantes ? Celles en désarroi. Celles qu’écrasent le présentisme de la catastrophe annoncée, des réseaux sociaux qui minent la fermeté de la pensée et des savoirs constitués. Celles de l’individualisme et du radicalisme identitaire. Parmi d’autres, de vaines questions ? Ou alors, les voies complexes pour tenter de… reconstruire le bien.
Michel Porret.
Président des Rencontres internationales de Genève.
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Mardi 26 septembre
Conférence inaugurale
Mot d’ouverture par Michel Porret, Président des Rencontres internationales de Genève
Conférence de Aurélien BARRAU
Directeur du Centre de Physique Théorique Grenoble-Alpes
« Catastrophe écologique : état du monde et perspectives »
En savoir plus Nous entrons dans une ère d’extinction massive. Alors que nombre de réactions face à cet événement rarissime – même sur des échelles de temps géologiques – se focalisent sur le réchauffement climatique et ses solutions techniques, Aurélien Barrau cherchera à montrer que la catastrophe est en réalité systémique et plurifactorielle. Tout à l’opposé du technosolutionnisme, les dimensions philosophiques et axiologiques seront soulignées. Quelques ébauches de voies d’extraction seront également esquissées, proposant notamment de repoétiser notre rapport au réel. Aurélien Barrau est astrophysicien à l’Université Grenoble-Alpes. Spécialiste de relativité générale et de cosmologie, il dirige le Centre de Physique Théorique de Grenoble. Lauréat de plusieurs prix scientifiques et membre honoraire de l’institut Universitaire de France, il a publié plus d’une centaine d’articles de recherche. Il est également docteur en philosophie et impliqué dans le combat écologique. Réduire
Regards croisés
Avec Antonio Hodgers (Conseiller d’État du Canton de Genève), Valentine Python (climatologue) et Stéphane Berthet (UNIGE/RIG).
En savoir plus Membre des Vert·es genevois, Antonio Hodgers est l’actuel président du Conseil d’État du Canton de Genève. Son engagement politique a débuté dès 1993 au Parlement des jeunes de Meyrin, et s’est ensuite poursuivi au niveau cantonal. Il est élu au Grand Conseil de la République et canton de Genève en 1997, puis au Conseil national en 2007 et en 2011. En 2013, il est élu au Conseil d’État de la République et canton de Genève et prend le Département de l’aménagement, du logement et de l’énergie. Réélu conseiller d’État en 2018, il conserve la responsabilité du département de l’aménagement, lequel se voit enrichi du volet environnemental, qui devient ainsi le département du territoire. Antonio Hodgers est réélu conseiller d’État en 2023. La même année, il publie son deuxième ouvrage « Manifeste pour une écologie de l’espoir » aux éditions Georg, évoquant la nécessité de rendre le chemin de la transition écologique désirable. Valentine Pyhton est conseillère nationale vaudoise depuis 2019 auprès du parti des Vert·es. Docteure en climatologie, géographe et historienne, elle s’est investie dans l’éducation au climat et à l’environnement. Dans le cadre de son mandat, elle s’efforce de réduire le fossé entre politique et science et à lutter contre la propagation de la désinformation. Elle plaide pour la mise en œuvre d’une politique publique sur la base de la reconnaissance des limites planétaires, dans une approche systémique. Elle en relate les enjeux dans son livre « Une climatologue au Parlement, ou comment la politique des petits pas ne répond pas à l’urgence écologique » publié en 2021 aux éditions de l’Aire. Détenteur d’un doctorat en astrophysique et astronomie obtenu à l’UNIGE en 1991, Stéphane Berthet a œuvré pendant onze ans à la mise en œuvre de la politique suisse de la recherche, notamment dans le domaine spatial. Au sein du secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI), il était en charge de représenter la Suisse dans de nombreuses institutions de recherche internationales, telles que l’Agence spatiale européenne (ESA), l’Observatoire Européen Austral (ESO) ou Euratom. Il a rejoint l’UNIGE en 2003 en qualité de secrétaire général, poste qu’il gardera jusqu’en octobre 2018. Il a été nommé vice-recteur en charge des Relations internationales et interinstitutionnelles par le recteur Yves Flückiger et a pris ses fonctions le 1er novembre 2018. Réduire
Concert du trio Circle Dance
Avec Romane Chantre (batterie), Christian Graf (guitare électrique) et Gregor Vidic (saxophone ténor).
Circle Dance invite au voyage et à la contemplation, à travers les paysages sonores composés par le batteur Paul Motian, tout à la fois hypnotiques, énigmatiques, surprenants, libérateurs.
18h30 – ENTRÉE LIBRE / SANS INSCRIPTION – UNI DUFOUR, AUDITOIRE JEAN PIAGET [voir infos pratiques]
Mercredi 27 septembre
Projection du film
Things to come
De W. C. Menzies, 1936, UK, 1h40, VO ST français.
14h – ENTRÉE LIBRE / INSCRIPTION – CINÉMAS DU GRÜTLI, SALLE FONCTION: CINÉMA [voir infos pratiques]
En savoir plus Présentation du film par Cerise Dumont (UNIGE). Diplômée d’un Master en histoire de l’art à l’Université de Genève et passionnée de cinéma, Cerise s’engage dans le ciné-club universitaire de Genève en 2015. Elle organise le cycle de films Viølences. Le nouveau cinéma danois en 2018, et collabore au festival Histoire et Cité. Réduire
L’histoire d’un siècle : une Seconde Guerre mondiale qui dure depuis des décennies sème la peste et l’anarchie, puis un État qui se rationalise rebâtit la civilisation et tente le voyage spatial.
Conférence de Marion MULLER-COLARD
Directrice des éditions Labor et Fides
« Quand il n’y a plus de dieux auxquels se plaindre »
Mal et malheur peuvent-ils s’affranchir de leur lecture religieuse ?
En savoir plus La religion a été longtemps l’exclusive prescriptrice du bien, qui s’entendait comme moral et composait, précisément, un bien commun. Comment penser le bien hors du cadre religieux dont nous sommes encore les très proches héritiers ? Après l’obtention d’un doctorat de théologie à la faculté de théologie protestante de l’Université de Strasbourg, Marion Muller-Colard a d’abord été aumônier des hôpitaux avant de se consacrer à l’écriture d’essais, de récits et de romans. Elle a été membre du Comité Consultatif National d’Éthique français entre 2017 et 2023, et membre de la Commission Indépendante sur les Abus Sexuels dans l’Église. Elle dirige aujourd’hui les éditions Labor et Fides. Réduire
La faillite du système rétributif, supposant l’administration divine du bonheur et du malheur humains, ne date pourtant pas du déclin des appartenances confessionnelles apparu au tournant des années 60. Le corpus biblique comprend lui-même des remises en cause de la corrélation entre mal moral et malheur, ouvrant ainsi sur une autre définition de Dieu et, partant, du bien et du mal. Une relecture du livre de Job éclairera non seulement cette critique des définitions classiques du bien et du mal à l’intérieur des systèmes religieux, mais pourrait aussi s’avérer inspirante pour définir aujourd’hui de quel bien sommes-nous en mal, que l’on croit au ciel ou qu’on n’y croit pas.
Regards croisés
Avec Youri Volokhine (UNIGE), Daniel Halpérin (RIG) et Rainer Michael Mason (RIG).
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Youri Volokhine, né à Genève en 1966, est Docteur ès lettres en histoire des religions (Université de Genève, Suisse, 1998). Il est depuis 2002 maître d’enseignement et de recherche à la Faculté des Lettres de l’Université de Genève (Département des Sciences de l’Antiquité, unité d’histoire et anthropologie des religions). Il a également été membre scientifique de l’Institut français d’archéologie orientale (Le Caire, 2000-2002), chargé de cours à l’EPFL (2008-2020) et directeur d’étude invité à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes (Section des Sciences Religieuses, Paris, 2022). Il est l’auteur de nombreux articles et de plusieurs ouvrages, dont La frontalité dans l’iconographie de l’Egypte ancienne (Genève, Société d’égyptologie, 2000), et Le porc en Egypte ancienne. Mythes et histoire à l’origine des interdits alimentaires (Presses Universitaires de Liège, Coll. Religions, 3, Liège, 2014). Ses recherches portent sur l’anthropologie pharaonique, les relations entre l’Egypte et ses voisins, la religion pharaonique et sur l’analyse des approches et des théories dans le champ de l’histoire des religions.
Dr Daniel Halpérin, pédiatre, ancien privat-docent à la Faculté de médecine de Genève, s’est spécialisé dans les domaines de l’hématologie et des urgences pédiatriques tout en s’impliquant fortement dans le domaine de la maltraitance infantile. À ce titre, il a dirigé de 1989 à 1996 le « Child Abuse and Neglect Team » (devenu Groupe de Protection de l’Enfant) à l’Hôpital des Enfants de Genève, puis la Consultation (devenue Unité) Interdisciplinaire de Médecine et de Prévention de la Violence aux Hôpitaux Universitaires de Genève (1997-2009). Depuis 1997 il préside l’Association Suisse des Amis du Dr Janusz Korczak, une plateforme de promotion des droits de l’enfants.
Rainer Michael Mason, né en 1943 à Hambourg, vit à Genève depuis 1944; historien de l’art, conservateur de musée; a réalisé d’innombrables expositions (du XVIe au XXIe siècle), établi une dizaine de catalogues raisonnés (XVIIIe – XXIe siècles); conservateur honoraire des estampes in partibus infidelium.
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18h30 – ENTRÉE LIBRE / SANS INSCRIPTION – UNI DUFOUR, AUDITOIRE JEAN PIAGET [voir infos pratiques]